19/08/19

Après avoir réalisé les formalités de passage de la frontière, nous prenons donc un taxi pour Tumbes, la ville la plus proche, en vu de trouver un bus de nuit pour Trujillo. Nous en parlons au chauffeur qui passe un coup de fil et nous dit qu’il nous a trouvé un bus de nuit direct (on se demandait si on allait pas devoir passer par Mancora mais il était tard et on était pas sûr d’y arriver…). Banco, on lui dit de nous y emmener ! On arrive dans un endroit un peu paumé aux abords de la ville, un comptoir est installé dans une arrière cours, en plein air, sans ordinateur et avec deux jeunes hommes qui vendent les tickets de bus. Comme nous venons d’arriver au Pérou, nous ne savons pas du tout comment sont les choses ici. Ce qu’on sait c’est qu’il n’y a pas de gare routière où l’on trouve toutes les compagnies de bus mais qu’elles ont toutes leurs propres agences. On trouve le prix un peu cher pour un bus qui n’est pas « cama » (=lit) (il n’y a soit disant plus de place) et on nous dit qu’il n’est pas possible de négocier, que cela ne se fait pas, et qu’il n’y a pas d’autres bus de nuit pour Trujillo. On achète donc nos billets pour le bus qui part à 21h30, arrivée prévue à 7h le lendemain, on n’a pas encore d’hébergement à Trujillo mais il y aura le wifi dans le bus donc on réservera à ce moment là.
En attendant, nous partons vers le centre ville pour retirer nos premiers soles péruviens, dîner et attendre l’heure du départ.

Nous trouvons un restaurant type fast food « Norky’s » avec des jeux pour les enfants ce qui leur permet de patienter plus facilement. En sortant nous assistons à une sorte de cours de danse sur la place principale du village. Cette ambiance bon enfant est très chouette à voir, mais nous devons partir prendre notre bus…

Et c’est là que nous avons vécu la pire mésaventure depuis le début de notre voyage… Le comptoir sans ordi au milieu de nulle part aurait dû nous mettre la puce à l’oreille mais quand on arrive dans un nouveau pays, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Le bus dans lequel nous sommes montés a en réalité embarqué des vénézuéliens sans papier. Au début on n’avait pas réalisé ce qui se passait et on ne comprenait pas pourquoi le bus s’arrêtait sans cesse, et a mis un temps fou à sortir de Tumbes. Un peu plus tard le bus s’arrête, une dizaine de personnes descende et le bus repart. On passe ensuite à un contrôle de police puis un deuxième 5 minutes après. Au bout de 3h de route on n’était qu’à 100 km de notre point de départ (merci le gps et l’appli maps.me) et on s’arrête encore une fois… pendant 1/2h… Et on fait demi-tour !! Il nous restait quand même 600 km à faire et il était 1h du mat… Domitille va donc voir le chauffeur pour lui demander pourquoi on fait demi-tour, et celui-ci répond avec une histoire de nana oubliée aux toilettes…. Bref on est pas dupe et on commence à parler avec les autres passagers qui ont aussi bien compris ce qui se passait. Au bout de 20 minutes toujours en sens inverse, Domitille retourne voir le chauffeur pour dire qu’on a bien compris ce qui se passait, qu’il reste beaucoup de route à faire et qu’en plus de ça ils mettent notre sécurité en danger !! Quand un groupe de personne surgit de l’obscurité du bas côté de la route pour se précipiter dans le bus ! C’était le groupe de clandestins qui avait contourné à pied les contrôles de police et qu’on était retourné chercher… Ils étaient tous apeurés, certains en pleurs, c’était vraiment poignant à voir. De notre côté on ne se sentait pas en sécurité. Heureusement que les enfants dormaient encore car nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit.

 

20/08/19

A 7h du matin on est arrivé à Chiclayo, à 4h de route de Trujillo… Là encore le bus tourne dans la ville, au bout de 1h30 on y est encore et on en a vraiment marre, on ne sait pas ce qui se passe et on a vraiment les nerfs à vif ! Puis le chauffeur fait descendre toutes les personnes allant à Lima (tout le monde sauf nous en fait) pour les faire monter dans un autre bus. Ils ont bien failli transvaser nos valises au passage, heureusement qu’on surveillait ! Puis ils nous font descendre et nous indique de monter dans un taxi qui attendait. Là encore on a dû monter dans les tours pour qu’ils nous expliquent ce qui se passait ! On pense qu’ils ont voulu se débarrasser de leurs problèmes, puisqu’ils nous ont payé le taxi et un billet de bus Chiclayo-Trujillo avec une autre compagnie. Et c’est en voyant l’agence de cette deuxième compagnie qu’on s’est aperçu qu’on aurait jamais dû acheter nos billets de bus à un comptoir pourri au milieu de nulle part… guichets avec ordinateurs, vendeuses en uniforme, grande salle d’attente, enregistrement des bagages comme dans un aéroport, bus d’un confort largement supérieur. On a savouré ces 4h de bus après la nuit mouvementée que nous avons eue et nous avons pu dormir et récupérer un peu.

Nous avons eu peur pour la sécurité de nos enfants, et nous nous en sommes voulus d’avoir fait confiance à un conducteur de taxi (qui a certainement touché une bonne commission au passage) mais tout s’est bien fini heureusement et cela nous servira de leçon, nous serons plus prudents par la suite.

Nous passons l’après-midi à nous reposer dans notre chambre d’hôtel et nous ressortons juste pour dîner dans la rue piétonne du centre ville, à deux pas de notre hôtel.

 

21/08/19

Aujourd’hui nous allons visiter les différents temples qui se situent aux alentours. Nous commençons par nous rendre en taxi à celui de Chan Chan où nous avons la chance d’avoir une guide en Français. La visite est très intéressante, Jeanne et Eloi apprécient de comprendre les explications.

Chan Chan est une cité en adobe du temps de la civilisation Chimú construite entre 850 et 1470 après JC. Elle s’étend sur 20 km² et y vivait 30 000 personnes. Nous visitons l’une des dix citadelles de la cité, classée au patrimoine mondiale de l’Unesco.

Les murs sont décorés avec des motifs d’animaux, la plupart ont été reconstitués. Les 6 motifs représentant des écureuils ci-dessus sont les originaux.

Les autres motifs sont le plus souvent lié au monde marin : poissons, pélicans, filets de pêche. Les lignes horizontales représentent les vagues.

Le site est couvert pour le protéger de l’érosion notamment pendant le phénomène d’El Niño.

Notre guide nous explique la façon de vivre des Chimú. Elle nous montre des petits morceaux de coton dont la couleur est naturelle. Ici on cultivait le coton de différentes couleurs mais ceux-ci ont subi la concurrence industrielle du coton blanc et ont presque disparu. Le gouvernement aide aujourd’hui au re-développement du coton de couleur.

Nous faisons ensuite un tour au musée relatif au site dans lequel est reconstitué toute l’ancienne cité Chimú, la taille de la maquette est impressionnante (elle remplit toute une salle sur deux étages) et on arrive à repérer le temple que nous venons de visiter.

Nous continuons en allant faire un tour rapide au temple Arco Iris qui est beaucoup plus petit. Il présente des motifs différents de ceux que nous avons vu à Chan Chan comme par exemple l’arc en ciel qui a donné le nom au temple. C’est l’un des centres cérémoniels Chimú les mieux conservés datant du 13ème siècle.

Pour finir la journée nous visitons Trujillo. La place de la ville est très grande et entourée de très beaux bâtiments.

 

22/08/19

Ce matin nous restons à l’hôtel faire quelques devoirs, réserver des hébergements pour les prochains jours et rédiger le blog. Nous partons pour déjeuner en ville, puis nous réservons nos billets pour le bus de nuit pour Lima le lendemain. On prend ensuite un taxi pour aller visiter le temple de la lune (Huaca de la Luna) qui est plus ancien, construit au temps des Moche (qui se prononce [Motché]). Cette fois la visite est en anglais et le guide a plus de mal à intéresser les troupes…

La construction de ce temple en forme de pyramide a duré pendant toute l’existence de la civilisation Moche. Il est constitué de 5 structures ajoutées au fur et à mesure les unes sur les autres. Chaque siècle environ, ils recouvraient l’ancien temple par un autre, avec des décorations différentes. Le travail des archéologues est impressionnant.

« Aujourd’hui, la pyramide compte 5 niveaux construits eux-mêmes sur une base rectangulaire de 228 mètres sur 136. La base elle-même se compose de 3 étages. L’ensemble s’élève à 41 mètres de haut, dont 23 mètres pour la pyramide et 18 pour sa base. On estime que 130 millions de briques d’adobe furent nécessaires pour sa construction. C’est le plus grand édifice connu des Amériques construit en adobe. »  (source : wikipédia)

De retour à notre hôtel, nous faisons une nouvelle tournée de shampoing anti-poux avant de sortir dîner, on espère que cette fois on les a éradiqués pour de bon !

 

23/08/19

Ce soir nous prenons un bus de nuit pour Lima à 22h, nous avons la chance de pouvoir laisser nos bagages à l’hôtel ce qui nous permet d’être libres pour la journée.
Nous décidons d’aller voir l’océan car nous sommes à 1 km et nous n’avons pas encore eu l’occasion d’y aller. Nous prenons un colectivo jusqu’à Huanchaco, paradis des surfeurs.

Le midi nous déjeunons à l’étage d’un restaurant avec vue sur la mer. Il ne fait pas beau mais cela fait du bien d’être au bord de l’océan. Ensuite on marche jusqu’au bout du ponton pour aller voir les grosses vagues et quelques surfeurs.

On passe une petite heure dans une aire de jeux, les enfants se font des copains.

Nous finissons notre petit tour avec une marche sur le sable au bord de l’eau avant de reprendre un colectivo pour Trujillo.

En attendant le bus nous dînons au Mac Do (nous commençons à en avoir déjà marre des menus soupe/poulet/riz…), avant de récupérer nos bagages et de prendre un taxi jusqu’au terminal de transport.
Nous espérons avoir choisi une bonne compagnie cette fois ! Et en montant dans le bus nous n’avons pas été déçus ! Oreiller et couverture sur des sièges confortables qui s’inclinent beaucoup cette fois, climatisation en bon état, pas de mauvaise odeur et hôte d’accueil qui nous accompagne durant tout le transport, on se sent bien. D’ailleurs les 2 petites n’attendent même pas que les snacks soient distribués pour s’endormir, 5 minutes après le départ.