Pendant une dizaine de jours nous allons remonter la Carretera Austral depuis Chile Chico jusqu’à Futaleufú en passant par Puerto Río Tranquilo, Villa Cerra Castillo, Coyhaique et Puyuhuapi. Un périple qui s’annonce donc intense en déplacements et découvertes.

 

05/01/20

Notre bus de nuit arrive à Los Antiguos, à la frontière avec le Chili vers 8h du matin. Il faut savoir que malgré nos nombreux mails aux compagnies de bus, offices de tourismes, municipalités, et d’autres encore, nous n’avons eu que très peu d’informations sur ce passage de frontière et sur les bus qui suivent la Carretera Austral. Si bien qu’à ce moment là, nous ne savons pas encore comment nous rendre à Puerto Río Tranquilo et où nous dormirons ce soir.

Au seul kiosque d’ouvert à cette heure au petit terminal de Los Antiguos, nous achetons des billets pour Chile Chico, premier village Chilien après la frontière. Nous demandons des infos pour nous rendre ensuite à Puerto Río Tranquilo, et après un petit coup de fil de la guichetière, nos places sont réservées dans un minivan qui nous attendra au terminal de Chile Chico. Finalement ce n’était pas si compliqué (♫ pas si compliqué que ça ♫) !

Margot en profite pour compléter sa nuit passée dans le bus.

Quelques heures plus tard, après une magnifique route parsemées de rivières et de lacs turquoises, de champs de lupins et de roses, nous voilà arrivés à bon port.

Le minivan nous dépose au terminal, ou plutôt devant une maison qui sert du café et vend des snacks et autres confiseries. La gérante nous annonce qu’il n’y a qu’un seul bus pour Villa Cerro Castillo le lendemain et qu’il est à 10h. Le timing est donc serré parce qu’on aimerait bien profiter de la fin de la journée pour visiter l’attraction principale des touristes dans ce petit village perdu : la cathédrale de marbre. Mais rappelez-vous, nous n’avons pas de logement… Aucun problème, elle a aussi des chambres à louer, c’est très basique (voire un peu pourri) mais pour une nuit ça fera l’affaire.

En route pour l’excursion !

Nous naviguons sur le lac General Carrera, deuxième plus grand lac d’Amérique du sud après le lac Titicaca. La plus grande partie se trouve au Chili, l’autre en Argentine où on l’appelle le lac Buenos Aires.

Après 15 minutes sur un lac inhabituellement calme (bizarrement on ne regrette ni le vent ni les vagues), nous arrivons aux cavernes de marbre.

On peut y entrer en bateau et toucher le marbre, en faisant attention à ne pas se cogner la tête au plafond.

L’eau est transparente et d’un bleu magnifique qui se reflète sur la pierre.

Au fil des années, l’eau a creusé ces formations minérales de carbonate de calcium, donnant ces cavernes et autres curiosités naturelles.

Cet énorme rocher est appelé la Catedral de Marbol (cathédrale de marbre), la roche érodée rappelant les piliers d’une église.

Et ce plus petit rocher à la base bien fine, est la Capilla de Marbol (chapelle de marbre). Autrefois les couples y montaient pour se marier mais depuis que cela est interdit, ils le célèbrent uniquement à bord des embarcations.

 

06/01/20

La veille en achetant nos billets de bus, la gérante avait juste inscrit nos noms sur une feuille et nous n’avions pas eu de tickets. A 10h le bus est bien là et 6 places nous sont réservées, la classe ! Le trajet est rapide et nous arrivons pour le déjeuner à Villa Cerro Castillo.

Après déjeuner, Domitille part faire la tournée des logements et trouve une Cabaña (petit chalet) bien cosy. Il n’y a pas le wifi alors on se décide à acheter une carte SIM pour réserver les futurs logements.

(On vous rassure, ceci n’est pas notre maison).

 

07/01/20

Nous avions tout prévu pour monter aujourd’hui au Cerro Castillo sauf… le soleil ! Pour le plus grand bonheur des enfants, le pique-nique se fera dans notre chalet et la seule sortie, à la faveur d’une éclaircie, sera au parc de jeux.

On a même adopté un chien ! Le pauvre…

Heureusement pour lui, il s’est remis à pleuvoir et on a dû rentrer.

Voilà le Cerro Castillo, entre deux averses.

 

08/01/20

Plusieurs bus devaient passer à Villa Cerro Castillo entre 9h30 et midi pour Coyhaique. A 11h toujours rien, alors quand un minivan s’arrête et propose de nous y emmener pour un tout petit peu plus cher, on n’hésite pas !

Sur la route nous avons la chance incroyable de voir des Huemules, des cerfs andins en voie de disparition et qu’on n’aperçoit que très rarement. Toutes les voitures qui passaient par là se sont arrêtées sur le bas-côté pour les voir et les prendre en photos.

Nous arrivons rapidement à Coyhaique, récupérons notre logement, déjeunons au restaurant, passons à l’office du tourisme pour des infos sur la balade de demain, achetons nos futurs billets de bus, faisons des courses et passons le reste de la journée à travailler et dessiner. Il pleut, on croise les doigts pour demain…

 

09/01/20

Aujourd’hui nous nous rendons dans la réserve nationale de Coyhaique, en taxi. Il y a 3 boucles à faire, nous choisissons celle de difficulté moyenne qui nous emmènera voir 4 lacs. Le soleil est là, pour le moment !

Nous arrivons d’abord à la Laguna Verde, parfaite pour pique-niquer.

Toute la randonnée se fait dans une superbe forêt de Lengas (hêtres blancs), sur lesquels poussent du lichen aéré, féerique et photogénique.

Nous arrivons ensuite à la Laguna Las Mallines.

Puis à la Laguna Venus avec vue sur le Cerro Cinchao.

 

Et pour finir nous passons par la Laguna Los Sapos (crapauds), mais aucun d’eux ne montre le bout de leur nez.

Par contre on a vu des orchidées ! A vrai dire, on les croise depuis Ushuaïa mais toujours en boutons ou presque. En réalité, c’est une espèce d’orchidée dont les fleurs ne s’ouvrent jamais complètement. On pouvait toujours attendre pour la prendre en photo. Il s’agit d’une Gavilea Lutea, qui peut atteindre 60cm de haut !

 

10/01/20

Et c’est reparti pour quelques heures de bus dans un décor digne de Bollywood ou de bus boliviens.

Nous arrivons en fin de journée dans le petit village de Puyuhuapi en bout du fjord du même nom.

 

 

11/01/19

Outre les thermes hors de prix, la principale activité du coin est le parc national Queulat au sein duquel se trouve le Ventisquero Colgante (glacier suspendu).

Pour atteindre le belvédère une marche de 3 km et 300 mètres de dénivelé nous attend dans une forêt tout droit sortie d’un conte de fée. Cette région est tellement humide que la végétation pousse partout, notamment sur les troncs qui sont recouverts de mousse, lichen, champignons et autres plantes ou fleurs. La boue couvre le sentier, une vraie forêt tropicale, la chaleur en moins.

On s’attend à voir un petit lutin sortir des fourrés à tout moment.

Tiens, en voilà un !

La fin du sentier se fait au sommet d’une crête, heureusement la végétation sécurise le précipice de chaque côté du chemin.

Le glacier apparaît sous une épaisse couche de nuage, nous avons de la chance de pouvoir l’apercevoir !

Le retour se fait par le même chemin.

Un autre belvédère se trouve à 10 minutes du parking, nous arrivons au niveau du lac en contrebas du glacier d’où part des excursions en bateau.

Dernières petites photos du glacier perché sur la crête avant de repartir.

 

12/01/20

Direction Futaleufú, dernière étape de notre parcours sur la Carretera Austral. Nous sommes dimanche et selon toutes les informations que nous avons pu récolter, aucun bus ne passent aujourd’hui. Nous avons donc contracté un transport privé un peu cher et malgré nos recherches nous n’avons pas trouvé d’autres compagnons de route pour réduire le budget. Même cet adorable chaton n’a pas voulu nous accompagner…

En attendant l’heure du départ on va demander une dernière fois à l’office du tourisme si par hasard d’autres personnes intéressées se seraient manifestées. On nous conseille d’aller nous renseigner au terminal. Un terminal ?! Où ça ?! Oui, à 100 mètres dans un minimercado-café. On y trouve une backpackeuse qui nous informe qu’elle attend un bus pour… Futaleufú ! On s’empresse donc d’acheter des billets au « terminal » pour 3 fois moins cher que le transport privé (qui était ravi qu’on lui fasse faux bond à la dernière minute… désolé mais là c’est un cas de force majeure). On ne comprend pas pourquoi cette info n’est pas arrivée jusqu’à nous.

Il y a juste un changement de bus à faire dans la charmante bourgade de Villa Santa Lucia.

Quelques beaux clichés pris sur la route.

Nous arrivons en fin de journée dans la jolie ville fleurie de Futaleufú, on a retrouvé le soleil, la chaleur, nos shorts et sandales, ça fait du bien !

Après avoir déposé nos sacs à l’auberge, nous allons au bord de la lagune en périphérie du village.

Régis monte au belvédère pendant que Domitille et les enfants font quelques courses avant de rentrer à l’auberge.

 

13/01/20

Ce matin, petite balade de 2h dans la réserve nationale de Futaleufú.

Nous atteignons le belvédère de la Piedra Ventosa, avec une belle vue sur le Río Futaleufú.

Oh la belle orchidée ! Il s’agit d’une Chloraea Viriscens (ou pichiquen ou tulipe des champs).

L’après-midi est consacrée à l’activité phare de la région : le rafting ! Sur le Río Futaleufú pour les plus aguerris ou sur le Río Espolón pour les familles.

C’est une première pour les enfants qui sont TROP CONTENTS.

C’est plus une balade qu’une descente, même si les enfants hurlent quand on passent dans des semblants de rapides.

Les eaux d’un dégradé bleu-vert sont transparentes, un vrai appel aux plongeons…

…mais malgré la motivation, on ne se mouillera pas au dessus… des genoux !